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Yoann Loustalot  au Sunside

le 08 février 2018

sortie de l’album “Old And New Songs” 

Line up :

Yoann Loustalot (tp, bugle)

François Chesnel (p)

Frédéric Chiffoleau (b)

Christophe Marguet (dm). 

Le 8 février, au SunsideYoann Loustalot (tp, flh), nous présentait son nouveau projet, Old and New Songs (Bruit Chic, label dont il est fondateur), une œuvre issue d’un collectif de musiciens soudés. Avec François Chesnel (p), Frédéric Chiffoleau (b), et Christophe Marguet (dm), le groupe nous invite à un véritable tour du monde au travers de titres empruntés au répertoire traditionnel, au folklore de pays si divers qu’on croirait presque toucher, çà et là, au registre de la world music. Mais il s’agit bien davantage, en l’espèce, d’un état d’esprit et d’un certain sens de l’ouverture au monde que de dilution dans un multivers nourri de références cosmiques et de croyances globalisantes. Dans le répertoire du groupe, «Une jeune Filette» et «File la Laine» rappellent la rencontre sur les bancs de l’école du trompettiste et du bassiste dans l’Ouest de la France, tandis que «Edo No Komoriuta» et «Oshima Ankho Bushi» évoquent le Japon de Matsuo Basho. L’esprit de la formation, comme de la prestation musicale offerte ce soir, est bien loin de toute prétention intempestive, comme attesté par chacun des commentaires burlesques qui présentent les morceaux joués au public du Sunset (et par l’interprétation de la très originale introduction virtuose à la batterie de «Old and New Drums»). Le Brésil de «Bachianas Brasileiras N°5 Aria» et «Villa Lobos», l’Italie de «La Romanella», sur laquelle brille le piano de François Chesnel, témoignent chacun à leur niveau de cette entreprise de réappropriation que constitue toute relecture fidèle, parce que sincère, de mélodies appartenant au patrimoine musical mondial. Ici, la formation se permet même de swinguer avec grâce, entre de multiples brisures de tempos altérant avec talent la signature de compositions ayant traversé le cours du temps et qui, ce faisant, bénéficient du surcroit de vitalité suscité par chacune des reviviscences proposées en révélant leur œcuménisme. «Kristallen Den Fina», par son atmosphère intimiste, porte l’émotion à son comble, et «La Belle s’en va au Jardin des Amours» offre à Frédéric Chiffoleau l’occasion d’une des digressions dont il est friand, accusant le grand écart entre tradition et modernité matérialisé par le quartet avec un tel sentiment d’évidence, qu’il évacue la complexité pourtant patente des arrangements écrits collectivement. La maîtrise du timbre de Yoann Loustalot, de facture très classique, les phrasés impressionnistes privilégiés par les musiciens, et la cohésion d’ensemble de la prestation achèvent de propulser le concert dans une dimension essentielle marquée par une intensité et une cohérence incontestables. 

Par Jean Pierre Alenda in Jazz Hot n°683, printemps 2018

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